lundi 14 mars 2011

frustration

En préparant mon repas du soir, je repensais à cette journée de travail. Première journée après un week-end chaleureux et familial. Je repensais aux personnes que l'on cotoît contraint et forcé par les liens de l'entreprise. Ces personnes auxquelles on n'adresserait même pas la parole si on n'y était pas obligé.
En préparant mon repas du soir, je repensais à cette phrase prononcée par notre coach... oui, nous avons besoin d'un coach pour pouvoir communiquer entre nous, sinon le ton monte et plus rien ne se passe. Je repensais donc à cette phrase prononcée vers moi "tu es tellement exigeante avec toi-même que tu induis une compétition que tes collègues n'arrivent pas à tenir"... frustration. La frustration engendre l'agressivité, un instinct de protection se met en route, comme une alarme. la frustration déclenche un "je n'y arriverais jamais, autant évincer l'adversaire de suite".
ce que je n'ai jamais compris, c'est pourquoi les personnes en frustrations ne profitent-elles pas justement de la personne objet de convoitise pour avancer, apprendre, aller encore plus loin. Pourquoi l'instinct ne dirige-t-il pas vers un "mieux" plutôt que vers une éviction du problème.
l'agressivité émanant de la frustration est totale contre productive à tous les niveaux, elle se transforme en méchanceté gratuite n'ayant pour seul objectif que celui de blesser "l'adversaire" alors que bien souvent celui transformé en adversaire ne s'est pas positionné en adversaire, mais ne fait qu'être lui-même accompagné de son perfectionnisme et de son exigeance. Ce que la personne en frustration ne se doute même pas... c'est que la personne convointée est bien moins exigeante avec les autres qu'avec elle-même...
pour détourner ce cercle vicieux où tout le monde perd pied, il faut réussir à interrompre la compétition et à encourager les collaborateurs à travailler ensemble et non l'un contre l'autre.... sous condition que la personne en frustration souhaite elle aussi pouvoir travailler dans des conditions agréables, ou le moins désagréables possibles du moins!
En préparant mon repas du soir, je repensais aussi aux frustrations présentes dans les relations de famille et d'amitié.... plus complexes, plus difficiles à vivre et à résoudre encore. Cette semaine j'ai eu la bonne surprise de recevoir un email d'une amie m'expliquant que me voir épanouie dans mes activités créatives provoquait chez elle un sentiment de frustration de ne pas arriver à s'aménager du temps pour sa créativité... merci chère amie d'avoir décodé l'agressivité qui ressortait de nos derniers échanges et d'avoir facilité nos échanges futurs! j'essaye aussi toujours dans la mesure du possible de décortiquer mes élans d'agressivité et de comprendre qu'elle frustration m'envahit pour pouvoir l'expliquer à mon interlocuteur... malheureusement souvent mes interlocuteurs ne sont pas réceptifs et ne comprennent pas de quoi je veux parler.... nouvelle frustration....!

dimanche 13 mars 2011

Philosophie de Cuisine

Philosophie de cuisine parce que j'aime cuisiner et réfléchir au monde.

Cuisiner,  une activité anti-féministe paraît-il... il semble que dans notre société "moderne" de pays "développés" cuisiner soit un verbe à bannir, une activité associée aux femmes soumises ou considérées comme "mémères".

J'aime être dans ma cuisine, y préparer des plats savoureux. j'aime le mélange d'odeurs et de couleurs. j'aime penser à ceux que je souhaite régaler. j'aime l'idée du partage, de la générosité, du bonheur associé au repas que nous prendrons tous ensemble.

J'aime cuisiner pour mon mari et mes enfants, mais j'aime aussi cuisiner pour recevoir des amis mais ce que je préfère par dessus tout, c'est ce temps spirituel passé dans ma cuisine. Ce moment seul avec moi-même où je peux laisser mon âme aller dans tous les sens, sans retenue ni censure... réfléchir à des théories, à des sagesses, à améliorer qui je suis et surtout à réfléchir encore plus loin. J'aime réfléchir au monde qui m'entoure, à l'actualité, aux relations entre humains. C'est aussi le moment choisi pour penser à tous les êtres chers, les présents et les absents. C'est un rituel, un moment important dans ma journée. Je suis une maman, une maman qui travaille aussi, mais nous essayons le plus possible d'aménager du temps pour préparer le repas du soir, transition entre la journée de travail et le repas à passer tous ensemble. Mais le temps de cuisine que je préfère parmi tous, c'est celui du dimanche matin. Les enfants jouent en général, font des bêtises aussi. chacun vit sa vie dans l'appartement et moi je suis derrière les fourneaux. j'aime.

J'aime mais ce n'est pas facile d'assumer être une femme qui aime cuisiner. Les réactions sont souvent les mêmes. Des hommes qui envient mon homme d'avoir une femme qui aime cuisiner et préparer des bons petits plats. Des femmes qui exposent un discours féministe que je trouve rétrograde. Non, la femme n'est pas un homme en talons hauts qui doit se battre pour être l'égale à tous prix de l'homme. La femme est féminine et quand elle assume cette féminité elle peut alors sublimer sa condition de femme et être acceptée en tant que telle. Même en cuisinant. Je n'ai pas l'impression de ressembler à mes grands-mères quand je suis derrière mes fourneaux avec mon tablier rose bonbon ultra kitch. et quand bien même, j'en serais je pense très fière. Mes grands-mères sont des femmes que j'admire beaucoup. Je n'ai pas l'impression de nuire à la condition de la femme ni de nuire à son image quand je cuisine, au contraire, je suis convaincue d'apporter des valeurs justes et saines à mes enfants. Respecter la terre en ne consommant pas de plats préparés issus de l'industrie agro-alimentaire. Apprendre qu'avec peu de choses on peut préparer un plat délicieux. Apprendre qu'il est rapide et facile de préparer un gâteau succulent sans huile de palme ni exhausteur de goût ni colorant ni emballage superficiel. Apprendre les noms des fruits, des légumes, de la viande, les aromates, les plantes... apprendre la patience, la créativité, l'improvisation, la confiance en soi, le bonheur d'un repas familial et convivial.

Quand je cuisine, je me sens bien. Je n'ai pas besoin de cours de yoga, reiki ou de sophrologie, mon heure de méditation est dans ma cuisine. Nul besoin d'aromathérapie, les odeurs s'échappant du four m'enivrent et m'apaisent.

Quand je cuisine, je me sens femme. Et j'aime ça!